Product details
- Categories: Droit Civil, Droit Social
- Publisher: LEGITECH EDITIONS
- ISBN: 9782919814138
- Publication Date: 01/12/2021
- Binding: Paperback
- Number of pages: 270
- Language: French
Summary
Après plusieurs affaires en matière d'abus sexuels et la sortie du livre
de Camille Kouchner, La familia grande (Le Seuil 2021) qui relate
l'inceste qu'aurait subi son frère à l'adolescence, le Parlement a
adopté, le jeudi 15 avril 2021, une loi renforçant la protection des
mineurs contre les violences sexuelles. Lorsqu'il s'agit de vérifier
l'existence d'un viol, le consentement des enfants était examiné pendant
le débat judiciaire¿ ; le non-consentement des mineurs de 15 ans est
dorénavant établi par la loi.
Notre environnement moral et libéral
ne nous prépare pas à la complexité de la situation de l'individu et de
sa volonté. Théoriquement, tout est simple. L'individualisme représente
les hommes comme une collection d'individus totalement séparés. Leurs
volontés apparaissent évidentes et singulières. Juridiquement, tout est
compliqué. La volonté reste équivoque. Car les hommes ne sont pas
séparés sans être liés dans un milieu social et politique.
Ce sont
alors les déterminations culturelles, économiques, psychologiques ou
politiques qui ne rangent pas tout le monde dans des fonctions sociales
préétablies (citoyen, salarié, consommateur, mari, mineur, etc.) sans
peser sur le consentement. Nos travaux se proposent de contextualiser le
consentement en analysant son intervention dans diverses branches du
droit et dans la société. Ils mettent en évidence des débats et des
incertitudes qui règnent autour du consentement du citoyen, du salarié,
de l'assuré, de l'artiste, du chargeur dans le contrat de transport
maritime, de l'utilisateur d'une carte de crédit, du bénéficiaire d'un
droit au logement, d'acteurs locaux devant des décideurs industriels...
Le
consentement apparaît comme une notion fondamentale, mais complexe. -
Fondamentale, puisque nos systèmes juridiques, éthiques et politiques en
font un critère cardinal pour distinguer les actions qui seront
reconnues ou repoussées par la société : la relation sexuelle consentie
et le viol par exemple. - Complexe, car le consentement ne se manifeste
jamais comme une volonté isolée et omnipotente, en raison de
l'interdépendance des acteurs dans une vie collective.
A l'ère de
l'Anthropocène et de la pandémie, l'Etat dirige encore plus
rigoureusement l'individualité, pour des impératifs de santé publique.
Quel consentement dans une communauté politique et un monde où personne
ne se débarrasse de l'autre et de son influence, voire de sa contrainte ?
Traditionnellement, un système juridique envisage mieux le consentement
quand il n'est pas là ! En droit civil, la théorie des vices du
consentement caractérise dans le détail les défaillances du
consentement, mais elle laisse dans l'ombre sa définition positive.
L'histoire
nous montre d'ailleurs que les juristes ont cherché la participation de
l'homme aux institutions et aux obligations dans des faits différents,
selon les cultures et les époques. Avant la modernité, le consentement
ne se libère pas de rites et de la religion : le mélange des sangs
(blood-covenant), la communion alimentaire, la tradition (la remise
d'une chose), le serment, l'imposition des mains...
La modernité
juge ces conceptions superstitieuses et dépassées. Est-elle plus
avancée, en requérant la simple manifestation de volonté ? A-t-elle
réussi à établir une volonté libre et éclairée ?