Description du produit
- Catégories: Droit Pénal
- Editeur: DIE KEURE - LA CHARTE
- ISBN: 9782874034367
- Date de publication: 01/02/2017
- Reliure : Broché
- Langue: Français
Résumé
Le Juste, auquel tend le juge, n’est ni un principe ni une théorie voire une idéologie. Il est le produit incertain et fragile de trois strates conditionnant successivement la diction du droit et formant les âges de sa vie spirituelle.
L’art de juger exposait la première strate : la conjugaison intime des dix-sept verbes ou forces sommeillant dans l’âme du juge. Il importait d’amener à la conscience cette temporalisation et interaction verbale, afin de livrer à l’agence et, partant, à la responsabilité du juge les forces silencieusement productrices de son acte de juger.
La sagesse du juge exposait la deuxième strate. Ces dix-sept forces ont à se nouer en une tresse unique de conduites à propos, conditionnant l’émergence de l’art de juger. Il y va d’une éthique de l’effacement à laquelle le juge se soumet austèrement au fil de ses expériences. Une réserve se radicalisant précède et jalonne l’avènement de l’acte de juger ajusté.
La vigilance du juge expose la troisième strate. L’unité de la double agentivité du juge relative aux forces intérieures (l’art de juger) et aux conduites extérieures (la sagesse du juge) émerge de sa vigilance. Elle est la première vertu, antérieure aux vertus de l’indépendance et de l’impartialité. Biface, la vigilance apparaît comme une passivité perméable aux passions, aux arguments, aux événements. Cette passivité est cependant traversée intimement par la présence du juge à lui-même. Le juge accueille avec indulgence et veille avec rigueur, simultanément. Cette présence à soi assure l’écartement, dès le moindre signe intérieur, de toute forme de corruption morale, logique et sémiologique et de toute emprise de passions sur le juge. Ses passions en équilibre traverseront et tonaliseront alors au titre d’ad-verbes les dix-sept verbes mobilisés par les arguments et les événements. Cette unité du juge fondera ultimement son estime de soi, la vertu cartésienne par excellence.
L’humanisation de soi, d’autrui et du monde par le juge suit ce long chemin solitaire et non balisé qui s’impose par le dévoilement progressif des contraintes propres à l’acte de juger. Chemin faisant, le juge accomplit les trois âges de la vertu de justice : la conjugalité (l’art de juger), la retenue (la sagesse du juge), la passivité éveillée (la vigilance du juge).
Table des matières
Table des matières
Introduction : la voie du juge
Une histoire sans histoires
Le juge comme véridicteur
De l’interprétation des lois au devenir du juge
Les dogmes, le questionnement, la méthode
La conscience scripturale du juge
L’auto-critique
Trois pôles judiciaires signifiants
Méta-savoir-faire
La vigilance
Le juge comme méditation
Le juge comme bouche de la loi
L’auto-transformation du juge
La triple éthique primaire
La validation
L’unité feuilletée du juge
L’éthicité de la décision
La variabilité sociétale du juge entendu comme « bouche de la loi »
La contradiction institutionnelle
La contradiction constructive
Le juge comme répondant
Le juge comme processus
Le juge comme savoir-faire
Les présupposés du juge
La vérité du juge
Qu’appelle-t-on « appliquer » ?
Le juge comme forme de pensée et d’action
Le juge comme justice participative
Le juge de paix est-il un juge « comme les autres juges » ?
La dynamique de l’avènement du juge
Le langage de rupture
Différance comme renaissance
Un champ processuel spécifique
Le juge de paix comme institution vivante
L’interprétation
Les vertus du juge
a. Le désir
b. Les trois conditions de possibilité pour juger
c. Les vertus morales
d. Les vertus épistémiques
e. L’intégration éthique des vertus
f. Le juste
La vertu principale du juge
Un jugement apte et pleinement apte
a. Être apte
b. Être pleinement apte
L’(auto)performance du juge